Vous êtes-vous déjà demandé comment se fabriquait un couteau, et si c’était un processus que vous pourriez réaliser vous-même ? Alors suivez le guide !
Nous vous expliquons pas à pas toutes les étapes qui rentrent en compte pour fabriquer un couteau artisanal. Un indice ? Le procédé n’a pas beaucoup évolué depuis des siècles !
Le dessin
La première étape pour fabriquer un couteau artisanal, que l’on soit amateur ou maître-coutelier, c’est le dessin du couteau. Si c’est un modèle déjà existant, il y a fort à parier qu’il existe un cahier des charges à respecter.
C’est par exemple le cas du couteau Le Thiers, qui répond à une liste de points précis quant aux libertés qu’il est possible de prendre par rapport au modèle étalon.
Si vous souhaitez improviser totalement un nouveau modèle, libre à vous de partir de la feuille blanche !
Il est pertinent d’utiliser du papier millimétré pour tracer d’abord la forme de la lame, en gardant en tête qu’elle doit avant tout être efficace et solide : l’originalité peut parfois porter préjudice au tranchant ou à la solidité de la lame…
Après le dessin de la lame, on peut alors penser au design du manche : les libertés sont plus grandes que pour la lame, mais il est important de penser le manche de façon à ce que la prise en main soit agréable et facile.
Et, bien entendu, que la lame une fois repliée épouse la forme du manche, dans le cas d’un couteau de poche.
Les outils et matériaux
Une fois le dessin tracé, il convient de choisir et se procurer les matériaux qui vont composer le couteau : le métal de la lame, et l’essence du manche.
Les maîtres couteliers choisissent souvent de l’acier inoxydable pour la longévité et la facilité d’entretien de la lame, mais dans le cadre de la fabrication d’un couteau artisanal par un amateur, l’utilisation d’acier carbone est préférable, car il est plus facile à travailler à chaud.
Côté essence du manche, le choix dépend beaucoup du prix que l’on compte y mettre. Des bois nobles seront plus onéreux qu’une simple corne de vache ou de bois commun, comme le bouleau, le buis ou l’olivier.
Par ailleurs, certaines essences sont beaucoup plus difficiles à travailler que d’autre. Le fabricant amateur de couteau gagnera alors choisir les bois les plus souples pour pouvoir les tailler plus aisément.
Pour le matériel, il faut avoir accès soit à une machine de professionnel pour fabriquer son couteau, soit à minima une scie à métaux, une meuleuse, un étau et une perceuse.
Forger la lame
Il existe plusieurs façon de tailler une lame dans l’acier. Première option : celui-ci est brut, et il faut le travailler dans une forge. Cela sous-entend d’avoir accès à ce type d’infrastructure, et sera donc réservé aux professionnels.
Pour les amateurs qui voudraient fabriquer un couteau artisanal sans avoir à travailler l’acier, il est nécessaire de se procurer une plaque d’acier déjà travaillée.
Plus la plaque sera épaisse, plus elle sera difficile à découper. Mais une plaque très fine ne pardonne pas les petits accrocs. L’idéal est donc de trouver une plaque de 0.3 à 0.5 mm d’épaisseur, environ.
Le coutelier trace alors la forme de la lame sur l’acier. A l’aide d’une scie à métaux ou sur une presse, il découpe ensuite les contours grossiers de la lame.
Une meuleuse permet de peaufiner la découpe, et de poncer les aspérités du métal. Une perceuse sera nécessaire pour créer les trous destinés aux rivets. Enfin, une étape de chauffage de la lame au four ou dans une forge termine le travail de l’acier.
Tailler le manche
Afin de réaliser le manche, il convient de tailler deux morceaux de bois parfaitement symétriques, qui viendront se placer de part et d’autre de la soie du couteau. Comme pour la lame, on utilise le dessin initial du couteau pour définir la taille des morceaux de bois.
Cette étape est un peu plus délicate, car contrairement à la lame qui est plate, le manche lui est taillé en trois dimensions, en prenant en compte l’épaisseur de celui-ci aussi.
Une fois les deux morceaux identiques obtenus, on les fixe sur les côtés de la soie, soit avec un petit point de colle pour les maintenir en place, soit directement avec les rivets pour lesquels on aura préalablement percé le manche. Une fois les rivets placés, le manche peut être entièrement poncé.
Les finitions
Parmi les finitions à réaliser, il y a bien sûr l’affûtage de la lame. On utilise une pierre d’affûtage, afin d’aiguiser la lame sur toute sa longueur, jusqu’à la pointe.
Une fois que le fil de la lame est assez fin, on recommence le processus en utilisant un grain plus fin de pierre à aiguiser, pour peaufiner le tranchant de la lame.
Côté manche, il faut traiter le bois afin de le protéger de l’humidité, le nourrir, et faire ressortir son veinage. On utilise pour cela une huile comme l’huile de lin, ou tout simplement de l’huile d’olive.
Enfin, on peut apporter des personnalisations au couteau, par exemple en gravant le manche au poinçon ou par pyrotechnie, et graver la lame ou y apposer un poinçon. Le couteau est alors fin prêt à être utilisé ou offert !