Parmi toutes les régions de France qui ont leurs couteaux emblématiques, il serait bien difficile de ne pas citer l’Auvergne ! C’est en effet au cœur de cette région qu’est basée l’une des coutelleries les plus anciennes et réputées : la coutellerie de Thiers.
Les couteaux qui sortent de ses forges bénéficient de tout le savoir-faire ancestral des maîtres-couteliers qui créent des couteaux de poche robustes, caractéristiques de cette région de caractère.
L’Aurillac
L’Aurillac, aussi connu sous le nom d’Aurillacois, est l’un des couteaux de poche pliants emblématiques de la région d’Auvergne, puisqu’il est originaire du Cantal. Les paysans, bergers et vachers des monts d’Aubrac l’emmenaient déjà avec eux pour les accompagner par tous les temps de ce rude climat.
Amoureux du terroir, c’est le couteau de poche auvergnat parfait pour revendiquer vos racines ou l’offrir à un enfant du pays. Son manche était traditionnellement taillé dans du bois de buis ou en corne de vache, deux essences classiques dans la région. Il se décline aujourd’hui dans différentes essences, et a la particularité de pouvoir être personnalisé pour se rapprocher au plus près de l’identité de son propriétaire.
Le Salers
Encore un couteau auvergnat qui s’inscrit dans la tradition de sa région : le Salers est un des couteaux stars d’Auvergne. Originaire du Cantal, il est lui aussi traditionnellement taillé dans de la corne de vache, bien souvent de la race du même nom. Toujours reconnaissable à son manche massif encadré par une solide mitre et un œillet d’attache, il se décline en différentes versions.
Sa version une pièce allie élégance et caractère, avec un manche plus fin que dans ses versions deux et trois pièces. Ces deux dernières comportent quant à elles des accessoires supplémentaires : un tire-bouchon dans les deux cas, et un poinçon en plus sur le Salers trois pièces.
L’Arverne
L’Arverne est un autre couteau auvergnat qui porte bien les couleurs du plateau auvergnat dont il est originaire. Avec sa forme reconnaissable entre tous, ce couteau de caractère intemporel sait traverser les époques. Son nom à lui seul évoque son caractère historique : on l’imaginerait presque entre les mains des gaulois !
L’arverne est un couteau de poche aux lignes épurées, qui allie élégance et tradition Auvergnate. Ses courbes rappellent le caractère et la force des volcans de sa région d’origine. Dans sa version moderne, il allie une lame en acier qui ravira les puristes, à un système liner-lock pour plus de sécurité d’utilisation.
Le Donjon
Ce petit couteau de poche auvergnat est généralement assez méconnu parmi les stars de sa région d’origine. Reconnaissable à sa large lame recourbée dite ‘pied de mouton‘ et à sa terminaison de manche à crosse ronde, le Donjon porte le nom de son village, dans l’Allier. Historiquement, il était utilisé par les maraîchers pour la récolte des légumes.
Il est traditionnellement composé d’un manche en corne ou en bois d’olivier, et sa lame originale est aujourd’hui forgée dans un acier carbone.
L’Issoire
Également appelé ‘marchand de vin’ au XIXème siècle, l’Issoire est lui aussi originaire d’Auvergne. Il se distingue de ses compatriotes par son poinçon, accessoire qui lui servait historiquement à ouvrir les bondes des tonneaux de vin.
C’est un couteau de poche élégant, aux nombreux détails qui font toute sa sophistication : une mouche plate, une mitre arrière travaillée et des plaquettes traditionnellement en ivoire. Les essences utilisées pour son manche sont généralement des bois nobles, comme le bois de violette ou l’ébène, et sa lame est guillochée à la main. C’est un excellent choix pour parfaire une collection de beaux couteaux de poche régionaux.
Le Thiers
Comment parler des couteaux de poche auvergnats sans évoquer celui qui doit son nom à la coutellerie régionale, mondialement reconnue ? Son histoire est un peu particulière, car il ne s’agit pas d’un couteau de poche ancien.
C’est en effet à la fin du XXème siècle qu’une bande de copains a décidé de déposer le nom et le cahier des charges de ce couteau qui avait trop souvent vu son nom apposé à des contrefaçons. Grâce à ce brevet, chaque coutelier du bassin thiernois pouvait ainsi revendiquer l’appellation, tout en s’appropriant son design.
Ce petit couteau de poche ressemble donc à son maître-coutelier, et se décline en différentes versions : une, deux voire trois pièces, avec ou sans mitre, et taillé dans différentes essences, avec une lame guillochée à la main ou à la machine.
C’est avec le Thiers que l’on conclut ce tour d’Auvergne des couteaux de poche traditionnels. Chacun avec ses caractéristiques et ses détails, ils partagent pourtant tous la même âme et le caractère de cette région aussi volcanique, berceau de la coutellerie française de tradition.